Appelez-moi Cassandre – Marcial Gala (2019)

Appelez-moi Cassandre – Marcial Gala (2019)

Appelez-moi Cassandre – Marcial Gala (2019)
Éditions Zulma
275 pages

Rauli est un jeune garçon doté d’une bien curieuse aptitude. Il sait son destin, de sa vie à sa mort. Car dans une autre vie, il était Cassandre. Il connaît donc Hector, Achille, Ulysse, ainsi qu’une bonne partie du panthéon des dieux grecs. Réincarné dans le corps frêle d’un jeune homosexuel qui s’apprête à aller faire la guerre en Afrique, c’est une aventure aussi folle que tragique qui l’attend.

Mais Rauli n’a pas toujours su qu’il était Cassandre. Né sous le soleil de Cuba, avec une mère qui l’habille en fille et un père qui roule des mécaniques, c’est par hasard qu’il tombe sur l’Iliade d’Homère. Seulement à ce moment se rend-il compte que c’est son histoire. Il se souvient alors de la malédiction d’Apollon, qui a voulu la punir pour avoir eu l’audace de se refuser à lui.

Comment concilier ses deux vies, la nouvelle et l’ancienne ? Personne ne le croirait, que ce soit à propos de son aptitude à lire l’avenir où ses souvenirs d’antan. Ainsi, il se tait et laisse faire. Elle attend que la vie passe, car finalement, il ne semble pas que cette vie soit si appréciable que cela. Rauli sait qu’il ne reviendra pas d’Afrique. Que c’est la dernière fois qu’il voit ses nouveaux parents. À deux centimètres près, il n’intégrait pas l’armée. Comme quoi, il en faut peu pour qu’une vie bascule. Parfois, on est trop grand, et parfois, on refuse les avances d’un dieu. Dans tous les cas, et comme pour nous tous, l’issue est fatale.

Un ovni littéraire. Je n’arrive pas à savoir si Rauli est fou et qu’il utilise la littérature pour s’échapper d’une réalité trop pénible, ou si c’est véritablement à Cassandre que l’on a affaire. Dans tous les cas, c’est une ambiguïté délicieuse qui donne une dimension de plus à un roman déjà très bien écrit. On aurait peut-être pu faire un tantinet plus court, mais c’est une faiblesse moindre pour un livre qui mérite d’être découvert.


Éditions Zulma
275 pages