Aurélien – Louis Aragon (1944)

Aurélien – Louis Aragon (1944)

Fortement affecté par la Grande Guerre, Aurélien n’a envie de rien. Rentier, héritier d’une fortune conséquente, il mène une vie oisive dans le Paris des années trente. Il n’a pas vraiment de passion ou de préoccupations particulières, il se laisse porter dans la vie sans vraiment faire attention à ce qui l’entoure. Jusqu’au jour où….

Edmond Barbentane, un ancien camarade de l’armée qu’il fréquente toujours, lui présente un jour sa cousine Bérénice, une provinciale qui vient passer quelque temps à Paris. Au début, Aurélien fait preuve d’une indifférence totale, bien illustrée dans la première phrase du livre, qui reste mythique à ce jour. Malgré eux, ils tombent éperdument amoureux. Mais c’est un amour impossible, car Aurélien a le goût de l’absolu, il ne saurait se satisfaire d’un bonheur simple : il est et sera toujours en quête de quelque chose de plus grand. Sa nature réside dans l’insatisfaction. Il apprendra vite que tomber amoureux et aimer sont deux choses bien distinctes.

Aurélien, c’est le récit tragique d’un amour impossible. Écrit par Louis Aragon dans une période où Elsa pensait à le quitter, c’est une réflexion profonde sur ce sentiment magique et étrange à la fois. S’aiment-ils vraiment où se sont-ils simplement croisés à un moment où ils avaient tous deux besoin d’aimer, besoin de ressentir plus pour transcender la banalité et l’ennui de leur existence ?

J’ai trouvé les thèmes et les questions posées extrêmement intéressantes et pertinentes. Néanmoins, le livre n’est pas sans ses longueurs, qui font parfois souffrir le rythme. Certains passages peuvent à mon avis être sautés sans trop perdre de l’histoire. J’ai aussi trouvé certains dialogues amoureux un peu mielleux et pénibles à lire, mais je pense que c’est aussi l’époque qui le veut. Peut-être avais-je une attente trop moderne de ce classique du 20ème siècle.

En somme, une lecture que je recommande à tous ceux qui veulent lire le grand roman d’un amour impossible, et qui n’ont pas peur des pavés.


Éditions Folio
697 pages