Crénom, Baudelaire – Jean Teulé (2020)

Crénom, Baudelaire – Jean Teulé (2020)

Cela faisait longtemps que je désirais en apprendre plus sur la vie du talentueux, mais torturé Charles Baudelaire. Sans doute l’un des plus grands poètes du 19ème siècle, il a été le sujet de l’admiration de confrères tels que Hugo et Verlaine, ainsi que de toute une génération. Lorsque les éditions Mialet Barrault m’ont proposé de lire le dernier roman de Jean Teulé sur Baudelaire, j’ai accepté tout de suite !

Contrairement à ses prédécesseurs, Baudelaire ne traite pas uniquement de la beauté du printemps et des douceurs de l’amour. Il s’attaque aussi au mal, à la pourriture, à la laideur. Il sanctifie la vie sous toutes ses formes, attirantes comme repoussantes. Des poèmes comme la Charogne, les Bijoux ou Lesbos ont choqué, dérangé, bousculé un lectorat qui n’était pas tout à fait prêt à accueillir des écrits si osés.

Dans un quotidien de débauche complète où il mêle le sexe, la drogue et la violence, l’auteur se torturera toute sa vie afin de tenter de cracher toute sa douceur et tout son venin sur le papier. Les maîtresses s’enchainent, les doses d’opium ne font qu’augmenter, et il n’y a pas un matin où il décide de faire impasse sur sa fameuse tasse de café agrémentée d’une bonne dose de haschich.

Une fois de plus, Jean Teulé nous livre un magnifique roman historique qui nous raconte l’histoire de l’un des grandes figures littéraires françaises, sans jamais tomber dans le ton parfois monotone de la biographie. Il sait faire ressortir les détails croustillants qui donne vie à la page et qui nous transportent dans le temps.

À lire de toute urgence pour tous les fans du grand poète. Pour les autres, je suis prêt à parier que ce livre pourra réparer les dommages infligés par des mauvais souvenirs du lycée. J’en ressors encore plus curieux et admirateur du maître du vers français.

« – Désirez cous entendre un tout dernier poème ?
– Comme vous voulez, répond le seul qui est assis. Moi, je m’en fiche, je suis le gardien et j’attends juste pour fermer la salle.
Cet employé grimpe sur la scène afin d’emporter en coulisse la petite table et la chaise. Baudelaire sort dans la nuit. » p.386


Éditions Mialet-Barrault
427 pages