Dans le jardin de l’ogre – Leïla Slimani (2014)

Dans le jardin de l’ogre – Leïla Slimani (2014)
Une semaine qu’elle tient. Une semaine qu’elle n’a pas cédé. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n’a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, quo s’est introduit en elle comme un souffle d’air chaud. Adèle ne peut plus penser qu’à ça.

Sur le papier, Adèle coche toutes les cases de la réussite apparente. Un bon poste de journaliste, un mari médecin, un fils en bonne santé, un appart dans le « joli 18ème » et un achat d’une propriété à la campagne prévu dans les prochains mois. Une chose se met en travers de son chemin : un désir sans fin pour les hommes. Tous les hommes, soient-ils bêtes, méchants ou laids.

Malheureuse dans un mariage précipité avec un homme qui l’ennuie et qu’elle ne désire plus, enfermé dans une vie de famille qu’elle a choisie sans vraiment y penser, Adèle n’en peut plus. Elle enchaîne les conquêtes, a besoin d’être touché, pénétrée, même violentée et meurtrie pour se sentir exister. Et son désir de séduction est à la fois sans fin et éphémère. Il suffit qu’elle commence une relation avec un homme pour que la flamme déjà s’éteigne. Elle est prise d’une soif qu’elle ne peut étancher.

Mais à mesure qu’on lit le livre, on voit vite que ce qui semble être de la simple nymphomanie n’est en fait que le résultat d’un profond mal-être, une volonté d’échapper à une vie qui l’ennuie et la tue, petit à petit.

Le cocon de sécurité qu’elle a construit avec son mari la répugne, mais dans ses épisodes de dépravation, quand elle va trop loin, elle y repense toujours avec nostalgie. Fait-elle exprès de jouer avec le feu pour apprécier le répit de la vie calme et rangée ? Est-ce que ce manège d’infidélité et de secrets en chaîne pourra encore durer longtemps ? Saura-t-elle quitter le jardin de l’ogre dans lequel elle aime danser ? Est-ce vraiment la voie vers le bonheur ?


Éditions Folio
228 pages