Fortunes et infortunes de la belle Ielena Sergeïevna Doumanovskaïa, dite Léna, née en 1968 dans le district 10 de Moscou (...) et n’en fit qu’à sa tête – Philippe Dumont (2022)

Le titre de ce roman est trop long pour que je puisse le mettre dans le titre de ce poste, donc le voici en entier: Fortunes et infortunes de la belle Ielena Sergeïevna Doumanovskaïa, dite Léna, née en 1968 dans le district 10 de Moscou, qui tomba amoureuse du lutteur Kartak, vendit son corps, tenta sa chance en RSS d’Arménie, survécut à un tremblement de terre et à la pègre locale, eut un enfant avec le grave Dikran et n’en fit qu’à sa tête.

Encore une pépite d’une maison d’éditions que je commence à beaucoup apprécier. Et je suis prêt à vous faire le pari que vous n’avez jamais vu de titre de roman aussi long. Car oui, ce premier paragraphe allant du mot « fortunes » et finissant par le mot « tête » – précision faite afin d’éviter toute confusion – est bel et bien le titre de ce roman sur la belle Léna. Je pense que nous avons ici l’ « anticonstitutionnellement » des titres. Mais assez sur le titre.

Ce livre est un ovni, que ce soit son titre et sa couverture (qui ne font qu’un) et son texte. La témérité de Léna est simplement à vous couper le souffle. Victime des pires misères que l’on peut imposer à la femme, comme la pauvreté, la maltraitance, la prostitution, elle ne pleurniche jamais. Elle se relève, et elle avance, essayant de se tailler une vie dans une roche plus solide que l’amour des Russes pour la vodka.

Parler de la trame du livre serait bien inutile : tout est dans le titre (encore lui). Mais je peux vous parler de la plume acérée de l’écrivain, de la vitesse des évènements qui ne vous laisseront pas le temps de vous ennuyer, des personnages qui semblent si vrais que c’était comme si on les avait déjà rencontrés.

En somme, laissez-vous tenter par ce livre et emporter dans les aventures de Léna, la tigresse au cœur de fer. Vous ne serez pas déçus.

Éditions le Dilettante
215 pages