Go Tell It on the Mountain – James Baldwin (1953)

Go Tell It on the Mountain – James Baldwin (1953)

Johnny Grimes est un enfant né dans une famille noire chrétienne de Harlem. Depuis tout petit, il est forcé d’assister aux rites, de prier, de chanter, de participer aux offices du weekend et d’accomplir les tâches que la communauté chrétienne et son père demande de lui. C’est un bon aîné de famille. Il deviendra bientôt prêtre et prendra la place du paternel. Mais il n’en peut plus. Il n’a plus envie de continuer à marcher sur ce chemin. Il n’a pas envie de devenir comme son père.

Florence est la tante de John. Née au sud, elle s’est toujours occupée de sa mère malade. Jusqu’au jour où elle décide de partir. Elle quitte alors son frère et sa mère pour le nord, afin de trouver un avenir plus radieux, un homme qui l’aimerait, des conditions meilleures.

Gabriel, le père de John, cache un secret terrible qui le torture au quotidien. Même prêtre, il a aussi ses démons, que personne ne soupçonne. Quelle est la source toute cette haine et cette colère renfermée dans cet homme à la sainteté douteuse ?

Elizabeth est la mère de John. Amie avec Florence depuis l’enfance, elle s’est retrouvée à marier Gabriel. Par amour ? sûrement pas. Par nécessité ? peut-être. A défaut de mieux ? certainement.

Inspiré de son enfance dans une communauté religieuse à Harlem, James Baldwin délivre ici tout son ressenti sur la religion dans un premier roman qui nous frappe. Il nous parle de son père, que le fanatisme et la peur mettent à genou, rendent cruel et le font abuser sa famille. Il ne suffit que d’un regard déplaisant pour être corrigé verbalement ou physiquement.

Nous avons l’église qui symbolise la sainteté, le droit chemin, une belle communauté accueillante qui mène vers l’absolution ultime, qui contraste fortement avec l’image de la rue, là où les vices se donnent rendez-vous, où le gin sale remplace le vin et les meurtres et viols se substituent aux actes nobles.

Un récit qui vous coupera le souffle, et qui laissera longtemps dans votre esprit les chants noirs des fervents chrétiens de la communauté de Harlem.

James Baldwin confiait, à propos de son premier roman: I had to deal with what hurt me the most. I had to deal with my father. (Je devais d’abord m’occuper avec ce qui me faisait le plus mal. Je devais parler de mon père.)

The darkness of his sin was in the hardheartedness with which he resisted God's power.


Éditions Penguins
260 pages