Héraclius 44 – Bruno Cazarré (2023)

Héraclius 44 – Bruno Cazarré (2023)

Nous sommes à Cahors, en 1944. Petite commune de France sans histoire qui, comme tant d’autres, sera terrorisée par l’envahisseur allemand. Un couple de collaborateurs dénonce une famille juive, qui se fait prestement emmenée, destination Auschwitz. Une condamnation à mort, similaire à des milliers d’autres. Mais il se trouve qu’il y a une erreur. Le petit dernier, Antoine, n’est pas leur fils : deux enfants ont été échangés.

La mère d’Antoine, le petit garçon enlevé par erreur, ne peut supporter cette douleur. Elle s’enferme dans le déni et déclare le survivant comme son fils. Antoine, c’est lui, et personne ne pourra dire le contraire.

Antoine – ou plutôt l’enfant échangé ¬– ne se doute de rien jusqu’à son adolescence. C’est à ce moment que, en trouvant une curieuse photo, la vérité refait surface. Il s’appelle enfaite Léon-Anton Celsius. Sa vraie famille est décédée. Jeanne n’est pas sa mère. Il a grandi dans le mensonge. Une grande chasse à ses origines commence alors.

Recommandé par une petite maison d’édition que je ne connaissais pas, ce livre se lit tout seul. À peine entré dedans, chaque indice mène au suivant, sans laisser le temps au lecteur de s’ennuyer.

Au-delà de l’intrigue, la force du roman est peut-être la capacité de l’auteur à humaniser notre héros. « Antoine » est juste un ado, avec ses doutes et ses faiblesses. Certes occupé par son enquête, il est aussi aux prises avec sa crise d’adolescence, la découverte de son orientation sexuelle, les conquêtes amoureuses hasardeuses et les excès qui viennent avec.

Ce n’est donc pas seulement le roman d’une enquête, mais celui de l’identité d’un adolescent qui se construit. Mais comment devenir quand on ignore d’où on vient ? Une belle lecture.


Éditions MVO
280 pages