Instagrammable – Éliette Abécassis (2021)

Instagrammable – Éliette Abécassis (2021)

Les jeunes ados que nous rencontrons dans ce livre ne vivent plus tout à fait en phase avec le monde réel. Leur quotidien est empoisonné par les réseaux sociaux. La chaine alimentaire est déterminée par leur nombre de followers. Avec ses 750'000 abonnés, Jade est la reine de la jungle. Influenceuse d’à peine 18 ans, il pleut sur elle des cadeaux des plus grandes marques de luxes, qui la paye pour promouvoir leurs objets. Le moindre de ses postes a le pouvoir de vous élever, ou de vous détruire.

Sacha, elle, est tout en bas. Ses quelques centaines d’abonnés ne lui donnent pas accès à la même caste. Et quand une proie de Jade s’éprend de Sacha, la guerre douce et vicieuse et unilatéralement déclarée. Même si c’est involontaire, on n’empiète pas sur le territoire de la reine impunément.

Nos jeunes Parisiens saisissent leur téléphone alors qu’ils sont à peine réveillés, traversent la ville sans la voir, les yeux fixés sur leur écran. Ils ne lâchent pas leur mobile en cours, continue à texter et à consommer du contenu divertissant quand ils sont avec leurs amis, leur famille, à table, devant un film. Le soir, leurs yeux se ferment gentiment, prenant leur dernière dose de lumière bleue, impatient déjà de la retrouver au matin.

Les réseaux sociaux comme Facebook et Instagram peuvent à la fois être de merveilleux outils, mais si l’on part dans une utilisation abusive ou trop fréquente, ils peuvent se révéler être de terribles fléaux.

Cela dit, même si j’ai trouvé le roman intéressant et que le sujet est essentiel, j’ai trouvé le récit un peu trop enfantin. J’avais l’impression de me plonger dans un épisode de Gossip Girl, un peu loin des Liaisons dangereuses promises dans le quatrième de couverture. Je trouve que pour avoir plus d’impact, le sujet devrait être élevé, sorti du cadre de l’adolescence, décrit de manière plus crue et abrupte.

En somme, une lecture que je conseillerais à un jeune lectorat plus jeune. C’était une lecture agréable, mais je reste sur ma faim.


Éditions Grasset
178 pages