La Cantatrice chauve – Eugène Ionesco (1957)

La Cantatrice chauve – Eugène Ionesco (1957)

Voilà une pièce pas comme les autres, c’est le moins que l’on puisse dire. Pas comme les autres, car elle bat un record, et pas des moindres. Jouée sans arrêt depuis 1957 au théâtre de la Huchette, « La Cantatrice chauve » bat le record du monde en nombre de représentations.

La scène est un intérieur bourgeois anglais. Monsieur et Madame Smith attendent leurs invités. Leur conversation ne fait que peu de sens, ponctuée par l’horloge qui annonce une heure anglaise. La bonne, qui se prend pour Sherlock Holmes, annonce les Martin. Ces derniers se sont reconnus comme maris et femmes dans le hall d’entrée. La conversation est vide et sans reflet, jusqu’à l’arrivée du Pompier, qui, malheureusement pour lui, n’a pas de feux à éteindre.

Voilà ce que Ionesco appelait une anti-pièce. Il voulait écrire une pièce qui dérogerait à toutes les lois de la dramaturgie classique. Pas de scénario clair, car la pièce ne va nulle part. Pas de personnages avec des signes distinctifs, ils sont interchangeables. Des personnages même inutiles, comme un pompier qui n’a pas de feu à éteindre.

Le manque de cohérence, les coupures absurdes, les coups de théâtre qui n’amène rien : que des éléments qui parodient presque les pièces classiques, qui Ionesco critiquait pour être toujours similaires les unes aux autres, suivant des schémas trop vus et trop prévisible.

En somme, une pièce qu’il faut absolument lire, un classique incontournable du théâtre francophone.


Éditions Folio
190 pages