La maison de mon père – Akos Verboczy (2024)

La maison de mon père – Akos Verboczy (2024)

Avec ce premier roman, Akos Verboczy signe un texte doucement mélancolique qui nous plonge dans l’histoire de la Hongrie. Le narrateur est de retour à Budapest, ville qu’il a quittée pour le Québec à l’âge de 11 ans. Cette migration forcée lui laisse pour héritage la langue hongroise et quelques attaches dans la perle du Danube.  

Le voilà adulte, touriste dans son pays d’origine. Il a une semaine pour collecter la somme de ses souvenirs, pour se rappeler de sa vie d’antan, de ses amis, de ses grands-parents, des lieux qu’il aimait, et surtout, de son père.

Il nous raconte l’histoire d’un pays à qui l’histoire n’a fait cadeau d’aucune trêve, le laissant briller de mille feux à son apogée, et brûler avec la même intensité lors des heures sombres. Le tumulte et le mouvement, voilà le quotidien de cette capitale qui vacille entre la grandeur et l’oubli.

Il nous raconte un père aimant, surprenant et plein de passions mais si absent, si égoïste et alcoolique, tellement en bataille avec ses propres démons qu’il n’a pas trouvé le courage de s’occuper de la famille qu’il avait fondée. Pourtant, le narrateur ne lui reproche rien, et l’aime autant qu’un fils peut aimer un père absent.

Les souvenirs de ce livre sont tellement beaux et bien racontés que l’on peine à trancher entre réalité et fiction. Si cette dernière sert parfois à rendre une histoire plus intéressante, elle peut aussi aider à la décomplexifier, comme l’indique l’auteur.

Vous deviendrez nostalgique de lieux et d’événements que vous n’avez jamais vus ni vécus, tant ils sont bien racontés. Verboczy satisfait votre curiosité avec des détails propres à la Hongrie, mais satisfait votre cœur avec des sentiments universels. Une lecture qui vous emportera sans doute.


Éditions Le bruit du monde

289 pages