Les abeilles d’hiver – Norbert Scheuer (2021)

Quel roman peut-on obtenir lorsque l’on mêle des histoires de résistance avec le métier d’apiculteur ? Le voici.

Nous sommes en janvier 1944, dans une petite ville minière de l’Urftland, tout près de la frontière belge. La Wehrmacht semble céder de plus en plus de terrain aux alliés, dont les escadrons ailés sillonnent le ciel. Pour le moment, il ne s’intéresse guère aux petits villages, ciblant davantage les grandes villes. Mais pour combien de temps ?

Au milieu de ce vacarme, Egidius Armond, professeur de latin révoqué par le régime à cause de ses crises d’épilepsie, mène un combat bien précis. Alors que le monde s’enflamme, il s’est chargé d’une mission bien plus ancienne que le conflit mondial : la survie de ses colonies d’abeille.

Il mène aussi une mission de résistance, faisant passer des juifs à la frontière belge. Ses ordres, il les reçoit d’une main inconnue, cachés dans l’un des livres de la bibliothèque du village qu’il visite régulièrement. Et comme nous avons tous nos vices, Egidius n’y échappe pas non plus : la nuit, il trompe sa solitude en couchant avec les femmes dont les hommes sont partis au front.

Tout semble fonctionner comme sur des roulottes, jusqu’au jour où les médicaments contre ses crises se font rares. Un jour, la Gestapo frappe à sa porte.

Dans cet excellent récit de la résistance allemande, Norbet Scheuer suit avec attention le journal d’Egidius Armond, l’apiculteur le plus courageux de la vallée. À travers le doux filtre du roman, tout ce que vous lisez est vrai, avec une documentation rigoureuse qui donne une certaine force au récit. Si vous vous intéressez, de près ou de loin, à la résistance allemande où à l’apiculture, je vous garantis que vous serez servi. À lire absolument.

Éditions Actes Sud
350 pages