Les Braises – Sándor Márai (1942)

Les Braises – Sándor Márai (1942)

J’ai toujours adoré lire Stefan Zweig. Je suis fasciné par ses écrits, nourris de l’époque fantastique dont il est issu : la transition du 19ème au 20ème siècle. C’est la fin d’une ère, un monde qui s’éteint, une période mythique de l’Europe qui prend fin que l’on retrouve tout particulièrement dans « Le Monde d’Hier » (1942).
Alors, lorsque l’on m’a dit que Sándor Márai était le Stefan Zweig hongrois, vous ne vous doutez pas qu’il fallait absolument que je le lise.

« Les Braises » est une sorte de représentation de cette élite hongroise qui se meurt, comme un dernier écho d’une grandeur dont les reflets sont encore présents, pour ceux qui se souviennent ou ceux qui savent observer. C’est l’histoire de deux amis inséparables et du drame qui bafouera à jamais leurs relations. Henri accueille Conrad comme un frère, mais ce dernier sera forcé de fuir pour les Tropiques. Pourquoi cette disparition soudaine, sans aucunes nouvelles ni explications ? Pourquoi ce retour, 41 ans plus tard ?

Ce sera une nuit de remémorations, d’explications, de justifications ; où les deux hommes agiteront mollement les braises de leur amitié. Ce sera une réflexion sur l’amitié, le temps, la brièveté de la vie, l’héritage d’une Europe en guerre.

Un roman que j’ai lu très rapidement. Le style est sobre et élégant et la trame est bien construite et facile à suivre. J’aurais même préféré que le livre soit un peu plus long. Du coup, je me réjouis de lire le reste de l’œuvre de ce grand auteur.


Éditions le Livre de Poche
219 pages