Les Jardins de Lumière – Amin Maalouf (1991)
On n’entend plus parler du prophète Mani et de son message de paix. Et ce qui nous reste de lui, nous l’avons déformé. Le mot « manichéen » traduit une absence de nuance, la séparation radicale entre le noir et le blanc, le bien et le mal. Pourtant, le discours du prophète Mani, raconté au troisième siècle de notre ère, est tout autre. « M’as-tu jamais entendu parler de bien ou de mal ? Ces mots pervertis n’appartiennent pas à mon langage. »
Pris à sa mère dès sa plus tendre enfance, Mani grandit avec les « Vêtements Blancs » une secte religieuse qui n’accepte que les hommes et prône les privations les plus excessives. Enfant silencieux et solitaire, Mani n’adhère jamais à la philosophie du groupe, et un jour, suivant les traces courageuses de l’un de ses camarades, il s’en va. Il est temps pour lui d’offrir au monde son message de tolérance et de paix.
D’une poignée de fidèles, ses suiveurs deviennent légion. On ne peut plus ignorer la parole si sage et douce de cet homme que tout le monde admire et aime tant. Un jour, la nouvelle de son existence vient aux oreilles de Shabuhr, roi des rois, homme parmi les dieux et dieu parmi les hommes, souverain de l’empire Sassanide.
Le roi perse se méfie d’abord de ce jeune homme étrange dont la sagesse dépasse les années, mais une relation d’amitié s’établit bientôt entre le prophète et l’homme le plus puissant du monde. Mani a maintenant l’opportunité de porter son message aussi loin que l’horizon, mais est-ce qu’un prophète devrait accepter le fardeau de l’amitié d’un tel roi ?
Une fois de plus, Amin Maalouf fait resurgir un personnage oublié de l’histoire. Avec sa plume d’historien et de romancier, il essaye de réparer ce que tant de siècles de mensonges et d’oublis ont infligé à l’incroyable histoire d’un homme touché par la lumière.
Ils ont entendu de ma bouche les vérités qui étaient en eux. On n’écoute jamais que sa propre voix.
Éditions le Livre de Poche
250 pages
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