Lune de papier – Mitsuyo Kakuta (2021)

Lune de papier – Mitsuyo Kakuta (2021)

Est-il vraiment possible de financer un rythme de vie démesuré en détournant des dizaines de millions de yen sans jamais se faire prendre ? Pas vraiment, et c’est ce que notre héroïne va vite apprendre malgré elle. Rattrapée par les dettes, les créanciers, puis la police, elle va devoir fuir le pays et laisser tout ce qu’elle connait derrière elle. Mais pourquoi une femme qui n’avait jamais manqué de rien finirait par commettre un crime aussi bête et irréparable ?

« Lune de papier » est un roman qui vous fait réfléchir.

D’un côté, il y a l’émancipation de la femme japonaise, qui n’a plus envie de rester au foyer mais qui cherche aussi son indépendance et sa propre place dans le marché du travail. Des maris qui les considèrent comme toutes juste bonnes à tenir la maison, élever les enfants et faire le repassage, mais quant à travailler, bonne chance. Et si notre héroïne travaille, son mari se devra de souligner que ce qu’elle fait n’est pas si essentiel, diminuant ses efforts pour maintenir sa place de mâle dominant et essentiel.

D’un autre, c’est un exposé de cette course vers nulle part qu’est la société de consommation. Acheter pour exister. Dans un monde où tout va si vite et où la réussite sociale coûte cher, la comparaison est de mise. Il faut manger dans des beaux restaurants, avoir de la jolie vaisselle, porter des habits neufs et à la mode. Réussir, c’est briller. Briller, c’est exister.

Un roman que j’ai certes trouver un peu long, mais qui finit par en valoir la peine. Il vous fera réfléchir sur notre rapport à l’argent, et aux détours que certains prennent pour en obtenir plus, ou plutôt, pour pouvoir prétendre en avoir. L’argent obsède et préoccupe, et qu’il y en ai trop ou pas assez, c’est un vrai malheur pour certains.


Éditions Actes Sud
322 pages