Nos frères inattendus – Amin Maalouf (2020)

Lorsque l’un de mes auteurs préférés sort son dernier livre, je lâche tout ce que j’ai en cours et je me plonge dedans à fond. C’est précisément ce que j’ai fait avec ce livre. Au début toutefois, j’étais déçu. Je ne retrouvais pas la préoccupation historique et philosophique de Maalouf, je ne retrouvais pas la poésie à laquelle je m’étais habituée. Je devais juste être patient, car elle est venue. Plus tard que d’habitude, mais vers le milieu du livre, je n’ai plus pu le poser.

Alec est dans la cinquantaine. Il habite une île où il pratique son métier de dessinateur pour des chroniques dans la presse. Seul, ou presque, car quelques hectares de son ile appartiennent à Ève, une romancière dont le premier roman a secoué la scène littéraire, tant bien qu’elle a tout le mal du monde à écrire le second.

Un jour, toutes les communications sont coupées, l’île est mise en marge du monde. Plus d’internet, plus de ligne téléphonique. D’où vient cette panne ? La guerre nucléaire qui menaçait a-t-elle éclaté ? Comment se porte le reste du monde ?

À mesure que le mystère se dénoue et que Alec et Ève en apprennent davantage, nous découvrons l’identité de ces frères inattendus. D’où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils si différents de nous ? Veulent-ils nous aider ou nous dominer ? Comment ont-ils le pouvoir de mettre notre monde à genou en un claquement de doigt ?

Tant de questions qui, parfois, trouveront leur réponse. Et parfois pas. Il demeure que c’est une œuvre fantastique, entre l’Histoire, la science-fiction et la philosophie. Je pense que ce livre est un mélange entre la folie de Barjavel, l’imagination historique de Maalouf et des influences d’Asimov. Vous l’aurez compris, c’est une grande réussite. Il vous amusera, vous interpellera, et surtout, vous fera réfléchir sur l’histoire et l’avenir de l’humanité. À ne pas rater cet automne.

Éditions Grasset
329 pages