Nous – Evgueni Zamiatine (1920)

Nous – Evgueni Zamiatine (1920)

Nous de Zamiatine, c’est tout simplement le roman qui a inspiré le grand 1984 de George Orwell. Rien que ça. Personnellement, il m’a suffi de lire cette phrase pour me convaincre que je devais lire ce livre, vu comme le classique d’Orwell m’avait secoué dans mes jeunes années.

Nous sommes plus dans un contexte de science-fiction, ce qui est d’autant plus impressionnant, étant donné le fait que le livre a été écrit en 1920. L’emploi du temps des êtres humains est minutieusement planifié, tout le monde suit les Tables avec la plus grande rigueur. Il y a un temps pour le travail, un temps pour dormir, un temps pour les balades et les concerts. Même le sexe et les procréations sont planifiés par l’état. La formule parfaite du bonheur semble résolue, plus personne ne pose de question.

Les prénoms n’existent plus : chacun se voit attitrer un numéro de série. Notre protagoniste, D-503, est le constructeur de l’Intégrale, un immense vaisseau de verre qu’ils lanceront dans l’espace afin de coloniser d’autres planètes pour leur faire, eux aussi, profiter de leur bonheur parfait et millimétré, produit de la dernière des révolutions.

Mais D-503 va se retrouver troubler lorsqu’une femme mystérieuse entre en contact avec lui. Elle fume, elle boit de l’alcool – l’État interdit à ses citoyens de s’abîmer ainsi – et elle lui parle en des termes qu’il ne comprend pas. Alors qu’il commence à douter du sens de sa vie, le « Bienfaiteur », chef suprême de l’État, travaille sur une opération visant à éradiquer du cerveau, la dernière composante source de malheur : l’imagination.

Une fantastique parodie du régime communiste, anticipatrice de toutes les glaciations qui hanteront le XXème siècle. Une pièce d’histoire littéraire essentielle. Il faut peut-être parfois s’accrocher, mais le jeu en vaut la chandelle.

J’ai tout oublié : tellement j’étais bouleversé par ce que je lisais. Une seule courte phrase : ‘’Selon des sources fiables – on aurait retrouvé les traces d’une organisation jusqu’ici demeurée insaisissable, ayant pour objectif la libération du jour de l’État’’. « Libération ?

Éditions Babel
230 pages