Père et fils – Tourguéniev (1862)

Père et fils – Tourguéniev (1862)

Initialement paru dans le Messager Russe, Père et Fils est un roman qui soulève certaines questions et crée la polémique. Le roman oppose la mentalité conservatrice alors en place, et une nouvelle manière de pensée contestataire qui offre une vraie résistance aux vérités établies du régime russe. Le titre même fait référence à l’opposition de deux générations et traduit le monde qui change, les idées qui se transforment.

Eugène Vassiliev Bazarov est un jeune étudiant qui veut bousculer le statu quo, et nous introduit à un terme alors inconnu en Russie : le nihilisme. Une négation totale des valeurs établies. Rien ne fait de sens, et surtout pas l’art, la religion, encore moins. Dieu est mort et les tableaux peuvent brûler. Seule la science est source de vérités absolues.

Arcade Nikolaïevitch Kirsanov, ami de Bazarov, épouse les idées de son camarade, sans pour autant avoir pris soin de les examiner. Il invite Bazarov a passé quelques jours chez son père, mais suite à une querelle entre Bazarov et son oncle, Paul Pétrovitch Kirsanov, – malgré l’ouverture à la discussion de celui-ci – les deux amis battent en retraite et vont visiter les parents de Bazarov, qui incarnent la vieille génération russe.

À savoir que le nihilisme traité par Tourgueniev n’a pas la véhémence et le jusqu’au-boutisme de la génération de révolutionnaire qui suivra. Il se traduit plus par une confiance absolue dans les sciences, un matérialisme carré et inébranlable. Le roman est une lecture importante, car il oppose alors les idées d’un pays en retard sur les réformes libérales de l’occident. L’opinion nouvelle dérange, l’auteur sera accusé d’être un traitre à sa nation et de mépriser la philosophie traditionnelle russe.

Je n’ai pas beaucoup aimé ma lecture. J’ai trouvé le rythme lent et les évènements trop peu nombreux, malgré la brièveté du livre. Néanmoins, cela reste un ouvrage important à lire, car c’est une pierre tournante dans l’histoire de la littérature russe.


Éditions Folio
287 pages