Post Office – Charles Bukowski (1971)
Existe-t-il un meilleur écrivain pour parler de la dépression, de la misère, de l’ennui, de l’addiction et de la difficile condition de notre ère, dans chacun de ses livres, que le grand Charles Bukowski ? Il avait d’ailleurs fait une grande impression au public français lorsqu’il était venu sur le plateau de l’émission Apostrophe alors qu’il ne tenait même plus debout.
Post Office, son premier roman, est une aventure autobiographique qui relate ses années de postier. Son pseudo, Henry Chinaski, se faire d’abord engager comme remplaçant par le United States Post Service, puis devient employé de bureau pour la même compagnie. Le peu qu’il gagne, il le gaspille en courses de chevaux, en femmes et en alcool.
Oubliez les idées élaborées, les longues tirades poétiques et tout ce qui n’est pas absolument nécessaire à l’histoire. La plume de Bukowski est aussi simple qu’elle est choquante. Lire Bukowski ce n’est pas vraiment lire, mais c’est plutôt comme si on l’écoutait nous raconter son histoire assis sur un fauteuil sale, un verre de whiskey bon marché dans la main, dans sa miteuse chambre de motel.
C’est un de ces auteurs dont on aime ou l’on déteste la brutalité et la crudité de ses mots. Certains prétendent qu’il ne se prend simplement pas au sérieux et qu’il écrit avec un talent brut, d’autres que c’est au contraire un prétentieux sans talent.
Une chose est sure, le public est divisé. Mais je me dis que s’il est devenu une si grande icône de la littérature américaine et que des milliers de jeunes se voient dans ses écrits, ce n’est pas pour rien.
En sommes, si vous voulez lire des récits sur l’alcool, la drogue, la fête, la misère, les femmes et le tout à l’aube du dernier quart du 20ème siècle aux États-Unis, lisez Bukowski, vous serez servis.
Éditions Virgin
160 pages
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