Rue des Voleurs – Mathias Énard (2014)

C’est l’histoire d’un jeune marocain de Tanger qui rêve de liberté, de littérature et de l’Europe. Il se voit déjà vivre dans une société plus ouverte et libertaire. Au lycée, il dévore les romans de Série Noir, fasciné par les bandits, les trahisons et les mystères. Il est aussi du même temps introduit à l’alcool, aux cigarettes et aux femmes.

Une faiblesse le trahira : son amour pour sa cousine Meryem. Il s’approche un peu trop près du soleil de son cœur, et, prit la main dans le sac, le voilà renié de sa famille. Du jour au lendemain, il devient un vagabond sans nom, sans proches, sans héritage.

Il va devoir se débrouiller comme il le peut. En commençant par travailler pour une organisation religieuse un peu trop virulente à son goût, il va paver son chemin seul, un chemin qui le mènera jusqu’en Europe, avec plus d’un détour. Il découvrira l’amour, le meurtre, la radicalisation. Est-ce que la destination finale en vaut la peine ?

Un autre roman absolument fantastique de l’un de mes auteurs préférés. C’est l’histoire d’un rêve impossible, qui se réalise à moitié peut-être, mais dont la forme réelle est tout autre que le fantasme projeté. N’est-ce pas ainsi que va toujours la vie ?

La plume de Mathias Énard est toujours aussi simple qu'élégante, et la trame vous réserve plus d’un retournement de situations. Écrit à l’aube du printemps arabe, c’est une œuvre qui s’inscrit parfaitement dans son temps.

Éditions Babel
345 pages