Sur la Route – Jack Kerouac (1957)

Sur la Route – Jack Kerouac (1957)
"It changed my life like it changed everyone else's”

– Bob Dylan

Monument incontournable de la Beat génération, sur la route est le récit des aventures de Sal Paradise (Jack Kerouac), Dean Moriarty (Neal Cassady) et de plusieurs de leurs compagnons de route comme Carlo Marx (Allen Ginsberg) et Old Bull Lee (William Burroughs). Cette fabuleuse pièce de littérature a été écrite en 3 semaines, sur une seule rame de papier. C’est une aventure mythique à travers les États-Unis qui suit le mouvement des auteurs fantastique américains comme Melville et Whitman.

Le mouvement Beat, qu’est-ce? C’est une contestation, un refus de la prudence et de la mesure. C’est partir sur la route avec 5 dollars en poche, sans être tout à fait certain de sa destination. C’est la pauvreté, la tristesse et le désespoir, c’est traîner dans la rue, fumer des mégots trouvés sur le seul et voler du pain et du fromage dans les stations-service. Mais malgré tout cela, c’est aussi et surtout une fureur de vivre, d’oublier les nécessités premières, comme une famille, un travail et un foyer, et de se lever en regardant le soleil, de toujours avancer, être en mouvement, sur la route, à rouler le pied au plancher au milieu des vastes plaines des États-Unis.

Dans le roman, on suit Sal Paradise dans ses aventures qui le mènent de New York à San Francisco et parfois même jusqu’à Mexico City. Après sa rencontre avec Dean, il est pris d’une folle envie de le rejoindre et de le suivre dans ses périples. Il est question de fête, d’amitié, d’aventure et de folie. Ils se lèvent chaque jour, incertains quant au chemin qu’ils vont prendre et aux encombres qui vont leur tomber dessus.

Si tout semble rose et insouciant, l’auteur nous montre aussi les dommages qu’un tel mode de vie peut avoir sur les hommes, car si certains peuvent parfois atteindre cet état de bonheur et de parfaite insouciance, c’est parfois au détriment de leurs proches, de leur santé et de leur bien-être.

J’ai adoré ma lecture. Je me suis laissé transporter à travers le continent américain, suivant le rythme de ces hommes et de ces femmes assoiffés de vie. Chaque acte, chaque geste, chaque respiration, ils l’ont accompli avec l’intention forte de profiter de chaque moment comme si c’était leur dernier, sans une fois se soucier du lendemain, de ce qu’ils mangeraient, d’où ils dormiraient et de leur fortune.

But then they danced down the street like dingledodies, and I shambled after as I've been doing  all my life after the people who interest me, because the only people for me are the mad ones, the ones who are mad to live, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything at the same time, the ones who never yawn or say a commonplace thing, but burn, burn, burn, burn like fabulous yellow roman candles exploding like spiders across the stars.
Mais ensuite ils ont dansé dans la rue comme des bouts-en-train, et moi j'ai marché comme je l'ai fait toute ma vie après les gens qui m'intéressent, parce que les seul gens pour moi sont les fous, ceux qui sont fous de vivre, fous de parler, fous d'être sauvés, désireux de tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais ou ne disent pas une chose banale, mais brûlent, brûlent, brûlent, brûlent comme de fabuleux cierges romains jaunes qui explosent comme des araignées à travers les étoiles.

Penguins Classic
280 pages