Un privé à Babylone – Richard Brautigan (1981)

Un privé à Babylone – Richard Brautigan (1981)

 C. Card est un détective raté. Il possédait une voiture et employait même une secrétaire, mais une série d’échecs a mis à mal ses rentrées d’argent. Aujourd’hui, il est fauché. C’est quand même dommage qu’il n’ait jamais réussi l’école de police, il aurait fait un sacré inspecteur. Il doit de l’argent à plusieurs personnes. Alors quand une riche cliente lui confie une mission douteuse qui comprend le vol d’un cadavre à la morgue, il accepte rapidement. Mais les choses vont vite prendre une étrange tournure.

Et pour échapper à son quotidien pourri, C. Card rêve de Babylone. Il s’imagine en prince, en roi, auteur de nombreux exploits. Il s’invente une vie, celle qu’il aimerait avoir, loin de la sienne. Le problème, c’est que de passer trop de temps à songer à sa vie parfaite peut parfois, car oui c’est encore possible, nuire encore davantage à sa vie merdique.

C’est Philippe Djan qui m’a poussé à lire Richard Bratigan, dans son Ardoise où il nous parle de ses écrivains favoris.

Les écrivains, dans leur grande majorité, sont des enclumes. Mais il s’en trouve un, quelques fois, qui choisit la légèreté. Non par manque de profondeur, de densité ou d’intelligence, au contraire. Simplement parce qu’il vaut mieux que les autres. -Philippe Djan

Voilà qui est dit. Mais pourquoi est-ce que Richard Brautigan vaut mieux que les autres, selon Philippe Djan ? Il faut avouer que c’est un écrivain qui sait dire beaucoup en peu de mots. Et tous ceux qui ont déjà écrit savent bien que c’est là que réside le véritable défi de toute entreprise de rédaction. Voyez, même cette dernière phrase aurait pu être plus courte. Mais je ne suis pas Brautigan.

Un privé à Babylone, c’est un roman policier. Enfin, à ce qu’il parait. Parce que Brautigan aime bien aussi dynamiter les genres. Je dirais donc plutôt que c’est ce qui se passerait si un policier raté écrivait un roman sous l’influence de Fante et Bukowski. Dans tous les cas, vous l’aurez compris, c’est un livre un peu oublié qu’il s’agirait de rapidement sortir de la bibliothèque afin de le lire au plus vite.