Une Ascension – Pauline Desnuelles (2023)

Une Ascension – Pauline Desnuelles (2023)

Un jour la présence, puis soudain, l’absence. Le mari d’Aurore a disparu dans une avalanche. Un matin, il s’est levé, s’est préparé, a laissé pour la dernière fois trainer un pot de confiture sur la table de la cuisine, a rejoint ses amis. Il n’est jamais revenu. Avalé par la montagne.

Dévastée, Aurore essaye de se concentrer sur son travail de journaliste. Mais le cœur n’y est plus. Ses projets l’ennuient. Les hommes qu’elle fréquente ne la distraient pas plus. Tout lui semble plat, sans intérêt. Sauf, peut-être, le papier qu’elle écrit sur Marguette Bouvier, la toute première femme à descendre le Mont-Blanc à ski.

Tandis qu’Aurore écrit sur cette héroïne oubliée, l’auteur fait intervenir la voix de Marguette, qui depuis l’au-delà, encourage et veille sur Aurore. On assiste donc aussi aux périples d’une des plus grandes aventurières du siècle dernier. Elle a été pionnière dans le ski, mais aussi une championne patinage artistique, une journaliste téméraire, et même une aviatrice sans peur.

Depuis les tréfonds de sa tristesse, Aurore admire cette femme qui a su embrasser ses envies d’aventure. Mais cette profonde tristesse ne vient pas uniquement de la perte de cet homme. Aurore se rend petit à petit compte que c’était elle qui était éteinte dans ce mariage. À mesure qu’elle se rétablit et surmonte ce deuil blanc, elle reprend le goût de la liberté, qu’elle avait perdu bien avant le décès de son mari. On découvre alors que la perte d’un être cher peut paradoxalement être une libération.

Un roman que j’ai bien aimé. Il y a quelques faiblesses dans la narration qui manque parfois d’un peu de rebondissements, et je n’ai pas trop accroché au parallèle avec Marguette Bouvier, même si son histoire était intéressante. Je le recommanderais néanmoins, cela se lit vite et l’on se prend vite de sympathie pour Aurore et sa fille.


Éditions Slatkine
185 pages