La fièvre – Sébastien Spitzer (2020)

La fièvre – Sébastien Spitzer (2020)

Sébastien Spitzer avait fait beaucoup de bruit sur les réseaux avec son livre « le cœur battant du monde », j’avais donc très envie de découvrir son nouveau roman. On parle de fièvre et d’épidémie : je vous avoue tout de suite que le sujet me fatigue un peu, cela devient redondant. Néanmoins, c’était un excellent livre.

Nous sommes à Memphis, en 1878. Les souvenirs de la fièvre hantent encore la ville, quand un beau jour, un homme délirant est foudroyé par la maladie et s’écroule en pleine rue. Est-elle de retour ? Est-ce bien elle ? Au début, personne ne veut y croire, mais la ville devra bien finir par faire face à la vérité : la fièvre a de nouveau pénétré son enceinte.

Nous suivrons trois personnages dans cette aventure chaotique. Anne Cook est la propriétaire du bordel de la ville. C’est elle qui s’occupait de la première victime de la maladie. Son établissement deviendra, malgré elle, l’un des hôpitaux de fortune pour prendre soin des survivants.

Keathing est le portrait classique du sale type : raciste et proche du Ku Klux Klan, il ne bénéficie guère de la plus grande popularité de la ville. Est-ce qu’une situation de crise peut transformer un personnage vil et méchant en un homme plus respectable ?

Raphael Brown, lui, est un ancien esclave. Constamment malmené pour sa couleur de peau, il sera l’un des premiers à prendre les armes et à défendre cette ville qui a tout fait pour le recracher.

Finalement, nous avons Emmy. Ni noire, ni blanche, elle se retrouve dans le juste milieu des couleurs, qui, paradoxalement, l’exclue des deux côtés. Dans cette ville qui s’effondre, elle tentera de retrouver la trace de son père, tout en protégeant sa mère. Mais les deux missions ne sont-elles pas impossibles pour une enfant comme elle ?

Des personnages intéressants et bien construit, avec une psychologie évolutive. C’est très bien fait et on y croit.


Éditions Albin Michel
315 pages