La Promesse de l’Aube – Romain Gary (1960)

La Promesse de l’Aube – Romain Gary (1960)
Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu.

Romain Gary a toujours été promis à de hauts faits par sa mère. Elle l’élève seule depuis sa plus tendre enfance, se prive de tout et travaillant sans relâche pour lui offrir l’éducation nécessaire à son destin. « Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France - tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! » lui disait-elle.

Depuis son plus jeune âge, il s’essaye à tous les domaines qui pourraient le faire briller. Il tente la musique, mais l’absence de talent met un terme précoce à cette vocation. La peinture ? hors de question : les peintres meurent jeunes et ne sont célèbres qu’après leur trépas. Concernant le cirque, il n’arrivera jamais à jongler avec une 7ème balle. Il ne reste que la littérature comme refuge.

Sa mère lui apprend l’honneur, la dignité et le savoir-vivre d’un gentleman. Il deviendra ambassadeur de France, héro de guerre, Victor Hugo. Il sera décoré de la légion d’honneur. Il montrera à tous à quel point ils ont eu tort de les mépriser, lui et sa mère.

Sans doute mon livre préféré de Romain Gary. Je dirais même davantage : mon roman préféré de la littérature française. Porté par l’amour inconditionnel et l’ambition flamboyante de sa mère, Romain Gary se devra de tout faire pour s’élever au niveau des grands hommes du siècle.

Dans ce récit autobiographique, il est question d’amour, de maternité, de grandeur et d’humanité. Le portrait d’un homme qui a vécu et grandit pour les hommes et l’amour maternel. Il n’a jamais abandonné l’espoir et l’ambition qui rendrait sa mère si fière.

À chaque fois que je le relis, j’en ai des frissons. Je suis rempli d’espoir par ce récit où, au côté du devoir et de l’honneur règnent l’amour de l’humanité, l’amour d’une mère pour son fils, le goût de la vie et des envolées héroïques.

J’ai bien peur qu’aucune chronique ne puisse rendre justice à un tel roman. C’est pour cela que je ne peux que vous recommander sa lecture, qui, je l’espère, vous toucheras aussi profondément qu’elle m’a touché.

Elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n’ai jamais su où aller depuis.

Éditons Folio
453 pages