En attendant Godot – Samuel Becket (1952)

En attendant Godot – Samuel Becket (1952)

Vladimir et Estragon attendent. Ils attendent qui ? Godot. Mais qui est Godot ? On ne sait pas trop. Est-ce un ami, un bienfaiteur, un parent ? Aucune info sur ce mystérieux Godot, si ce n’est qu’il tarde vraiment à se montrer

Alors Vladimir et Estragon parlent. De quoi ? Pas de grand-chose. À vrai dire, on dirait surtout qu’ils parlent pour ne rien dire. Ils discutent de leur vie dans la rue, de leur vie sans but, sans ambition, sans hier et sans lendemain. Rien ne semble avoir d’importance, c’est comme s’ils n’avaient pas de désir. Ils rencontrent par hasard deux autres personnages étranges, peut-être encore plus dérangés qu’eux.

Rien ne fait de sens. Cela n’a ni queue ni tête. C’est absurde. C’est l’absurde.

Écrite après la guerre la plus dévastatrice de notre temps, cette pièce n’a pas la vocation de porter un message politique. Becket ne s’est jamais prononcé sur le sujet, préférant laisser le soin au lecteur d’y réfléchir.

Pour ma part, j’ai l’impression qu’il s’agit juste d’une expérience. On a l’habitude d’un début, d’un milieu, d’une fin, d’un sens. Et pourtant, tous nos combats, toutes nos entreprises, n’ont-elles pas l’air absurdes, vaines et sans importance à l’échelle de l’humanité, et même, de l’univers ? Évidemment, l’absurde n’est qu’une constatation, le point de départ de réflexions sur le sens de la vie, menées par Sartre ou Camus notamment.

Une pièce absurde donc, mais aussi drôle, bien rythmée, qui doit bien donner sur les planches. À lire, de toute évidence.


Éditions de Minuit
134 pages