Washington Black – Esi Edugyan (2018)

Washington Black – Esi Edugyan (2018)

Nous sommes dans la Barbade, en 1830. Le jeune Washington Black, esclave et propriété du cruel Erasmus Wilde, n’a que peu d’espoir de mener une vie heureuse. Son seul salut lui a été enlevé quand le maître a décidé de couper la tête des suicidés pour les empêcher d’aller au Paradis.

Sa vie prend un nouveau tournant lorsqu’il rencontre Christopher Wilde, le frère du maître. Contrairement à Erasmus, Christopher est doux et ne semble pas le détester. Avec la folle ambition de construire un vaisseau volant, il demande à Wash de l’aider pour sa conception et sa construction. Le jeune Wash apprend à lire et à écrire, à manipuler des objets de science, et ne tarde pas à impressionner Christopher avec ses talents d’illustrateur.

C’est alors qu’un incident survient et qu’ils sont tous deux forcé de fuir la plantation à bord de leur vaisseau volant. Ce n’est que le début des aventures de Washington Black, esclave noir qui deviendra malgré lui biologiste marin, illustrateur et homme de science. Son périple le mènera en Angleterre, au Pôle Nord, à Amsterdam ou encore au Maroc. Mais la question demeure : comment vivre en liberté quand on est né dans les chaînes ?

J’ai adoré ce roman. On se prend vite dans l’histoire et les pages se tournent toutes seules. La trame narrative est pleine de rebondissement, on ne s’ennuie pas. J’aurais aimé une fin un peu plus concrète, mais c’est peut-être la volonté de l’auteur de laisser une ouverture (je n’en dis pas plus pour vous conserver le suspense) ! Une réflexion sur le racisme et son absurdité qui tombe à pic.

« Incapable de dissimuler mon étonnement, je ne pouvais la quitter des yeux. C’était assez fréquent à Faith qu’une femme soit engrossée, même si les naissances étaient rares, étant donné les conditions dans lesquelles la mère devait trimer. Mais je ne me serais jamais attendu à cela : Émilie n’avait que onze ans, elle était belle et pure, un ange du Bon Dieu. C’était un choc pour moi que le père pût être n’importe quel homme de la plantation, même le maître en personne. J’observais les mains d’Émilie, immobiles sur le bougeoir et je me sentais déchiré par une tristesse si profonde que je dus détourner les yeux. » p. 79


Éditions Folio
470 pages